Intercommunalité (1)

Intervention d’Alain DURANDEAU, Président du groupe des élus du Parti de Gauche lors du Conseil Municipal du 29 juin 2009 de Tremblay  sur la mise en place d’une communauté d’agglomération entre les villes de Sevran, Villepinte et Tremblay-en-France.

« Monsieur le Maire, Chers Collègues

Chaque fois qu’il est envisagé de définir une nouvelle entité territoriale, se pose la question de sa pertinence. L’histoire nous apporte parfois un peu d’éclairage. Je crois pouvoir vous le dire : Le nouveau territoire qui nous est proposé a une histoire, des racines, une cohérence et un avenir.

Nous nous souvenons tous de Tremblay-lés-Gonesse, ce nom de village inventé par un Préfet en 1887 parce qu’il avait deux Tremblay dans son département de Seine et Oise. Vous vous souvenez que nous nous étions rassemblés pour retrouver en 1989 notre nom d’origine, Tremblay-en-France. La Ville de Gonesse n’avait jamais été une attache. Avec le temps, elle n’était plus une référence. Et puis déjà, à l’époque, elle s’était tournée vers le nord et le val d’Oise.

Nous, nous avions une autre histoire, avec nos voisins de Villepinte, de Sevran d’Aulnay, de Blanc-Mesnil et de Drancy. Ça s’appelait, et ça s’appelle toujours le SEAPFA. Le P et le F, vous le savez signifient Pays de France.

Le Pays de France, bien antérieur à la région Ile de France, c’est entre une boucle de la seine et une boucle de la Marne cette contrée bordée par la butte de Montmélian et celle de Dammartin, ce plateau légèrement incliné vers la Seine, en bordure de Paris, entre St Denis, Luzarches et Senlis. Une terre calcaire enrichie de limons, une terre généreuse, fertile une terre accueillante.

C’est ça, le pays de France. Et bien, nous en sommes le centre.

A l’heure où tant de groupements se font d’une manière parfaitement artificielle, ou les motivations de leadership politique se disputent la maîtrise des intérêts économiques, notre histoire et notre situation nous donnent une responsabilité particulière.

Être au centre d’un territoire, ça nous impose de l’appréhender dans sa totalité. De regarder vers l’Ouest, vers le Bourget, Plaine commune, vers l’Est, Mitry, Compans, ou la zone aéroportuaire se développe, et le nord, vers Roissy, Louvres, et bien sûr Gonesse, vers le sud, à Vaujours, mais au-delà de la colline, vers la Marne. Notre voisinage n’a pas d’autre limite que notre horizon ou plutôt d’autre limite que notre ambition à faire avec d’autres.

Vous me direz que j’ai oublié nos voisins les plus proches. Les Villepintois et les Sevrannais. C’est vrai qu’à force de faire tant de choses ensemble, dans le syndicat intercommunal, on finit par se croire de la même famille. C’est vrai aussi que la dernière campagne des municipales a vu la même victoire dans les trois villes du même projet politique et social, du même projet de rassemblement. Alors, permettez moi d’imaginer que cette ambition de rayonnement sur tout le pays de France, c’est une ambition collective à nos trois villes, aux citoyens de nos trois villes.

En somme, on est au centre, et on est trois. Je suis sûr que les amoureux du ballon rond et de la période Platini, Giresse, Tigana comprennent la parabole.

Ambition collective donc. Je ne doute pas qu’elle puisse être partagée par d’autres. Mais si beaucoup pourraient s’inscrire, ils ne sont manifestement pas prêts. Peut-être leurs faut-il, à l’instar de St Thomas, voir d’abord avant de croire ensuite. Faisons leur ce cadeau de leur montrer que c’est possible. De leur montrer que c’est intéressant, et que si la méthode et l’objectif leur convient, il sera toujours temps pour eux de nous rejoindre.

L’objectif clairement affiché, c’est un élément essentiel de notre rassemblement.

J’ai vu, nous avons tous vu les projets développés par Christian BLANC, les projets du Gouvernement totalement centrés sur l’activité du Pole de Roissy. On y voit des ambitions de développement économiques certes mais on distingue bien qu’elles ne servent que les intérêts d’une population qui ignore tout de ce territoire et évite surtout d’y habiter.

Nous avons vu les perspectives de la Chambre de Commerce et d’Industrie, celle d’Aéroport de Paris. Nous avons vu les projets de RFF et de la SNCF. Loin de nous l’idée de les rejeter sans débats ni analyse. Mais force est de constater qu’elles ne répondent pas, ou mal, ou très mal à l’ambition et à l’intérêt des populations qui nous ont mandatés.

Le respect du territoire, de l’environnement, la promotion de tous ses habitants par la formation, les parcours résidentiels, la mobilité, l’accès aux soins et bien d’autres choses sont les préoccupations permanentes des élus de nos trois villes et n’en doutons pas de leurs habitants

Nous nous battons pour les promouvoir, et nous constatons chaque jour combien la solitude est un appauvrissement et un affaiblissement. C’est donc une nécessité pour nous tous de nous rassembler, et de nous rassembler dès maintenant. »